Madame Bovary, de Gustave Flaubert
C'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise. C'est, aussi, l'histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n'avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s'était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle.
Les sentiments d'Emma, remarquablement décrits, font que l'on s'attache malgré soi à cette fausse bourgeoise d'une délicatesse ciselée. J'ai lu le livre alors que j'étais au lycée, dans le cadre de notre liste de lecture annuelle et j'avoue qu'au début je n'étais pas vraiment emballée. L'intrigue met un peu de temps à se mettre en place, et l'adaptation cinématographique qui nous avait été projeté en classe m'avait laissée relativement dégoûtée par la mise en scène du chapitre final, un peu too much à mon goût. Je me suis depuis réconcilliée avec Emma, et me suis même prise de pitié pour son mari follement épris. Fans de romans d'amour, c'est sûr, vous allez aimer. Un petit bémol cependant : le manque d'action et les trop longues descriptions de Flaubert.